Partie 6 : No pasarán
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Juillet 1936
Maintenant que les choses pressantes (la guerre et ce qui s’ensuit) sont terminées, observons un peu la situation politique du Royaume d’Italie:
L’Italie est un Royaume, avec un Roi - même si le régime gouvernemental est fasciste, la Royauté n’a pas été abolie, elle est juste devenue essentiellement figurative. Historiquement, la Royauté restera honorifique jusqu’à l’arrivée des Alliés en 1943, quand certains dirigeants et le Roi décideront qu’il est temps de renverser Mussolini.
En 1936, le parti au pouvoir est fasciste, depuis plus d’une décennie. Les élections sont pour la façade et ne changent rien au régime. En général, les campagnes électorales ressemblent à ça:
Pour cette raison, le chef de gouvernement ne change pas – à moins d’une mort accidentelle ou d’un coup d’Etat. En l’occurrence, il s’agit du sire Benito Mussolini, exemple typique de l’internet tough guy. Il est d’ailleurs suffisamment mégalo pour prétendre à divers autres postes disponibles dans le gouvernement et peut potentiellement cumuler 3 ministères.
Pour l’anecdote, on notera la présence d’un certain Guido Jung – comme quoi on peut être juif et fasciste. Le rapprochement avec l’Allemagne devrait vraiment lui plaire… (IG, il reste au gouvernement tant qu’on ne le vire pas, ce qui est probablement une erreur).
Le point principal à noter, c’est la popularité du régime. Cela tient probablement à la paix retrouvée et à l’issue favorable de la guerre.
Il n’est pas très courant qu’un parti hégémonique avec un soutien de 50% de la population soit en hausse, donc ne boudons pas notre plaisir, parce que ça risque de ne pas durer.
Pour le fun, comparons la situation de Mussolini à celles des autres partis dirigeants les principales puissances du monde:
Ironiquement, le parti bénéficiant de la plus large assise populaire est le parti démocrate de Roosevelt aux USA. Tout aussi surprenant, le Japon, dirigé par un gouvernement autoritaire de droite ultra, a une population penchant majoritairement à gauche et les partis de droite dure et fasciste n’atteignent même pas 30% à eux 3
Juillet 1936, c’est surtout le moment où les choses sérieuses commencent en Europe, et où apparaît un avant-goût de la boucherie et du débordement de violence à venir:
La Guerre civile espagnole, qui se concrétise dans les faits par une partition de la République espagnole en deux pays distincts, en guerre totale l’un contre l’autre:
Partition qui correspond grosso modo à la réalité aux premiers jours de la guerre civile. A priori, une légère majorité des divisions de l’armée est transférée aux Nationalistes, le reste gardant son rôle d’armée républicaine.
Historiquement, l’armée nationaliste avait de meilleurs chefs, était mieux organisée et était la seule à disposer d’une expérience de la guerre, ce qui explique en partie sa victoire (on y ajoutera la bienveillance tacite des Conservateurs britanniques, qui ont tout fait pour n’aider en rien le camp républicain composé de dangereux gauchistes). Mais c’est sans doute un peu compliqué à reproduire en vrai, et au final, j’ai l’impression que l’issue de la guerre est au moins du 50/50 dans HOI3, voire un léger avantage aux Républicains.
Après quelques jours de combat, on voit que les fronts bougent:
Et chaque camp arrive aux portes de la capitale des frères ennemis.
On voit aussi que toutes les provinces espagnoles sont revendiquées de fait par les deux camps, de manière logique.
Mais la Guerre d’Espagne, ça n’est pas qu’une baston interne aux Ibères – qui sont rudes, comme chacun le sait.
Les principales puissances européennes peuvent décider d’intervenir, si la situation interne le permet.
La petite icône Décision nationale disponible apparaît dès le début de la guerre, appelant à la rescousse les grosbills du continent.
Pour l’Italie, cela ne fait pas un pli. Nous les soutiendrons. Non pas parce que l’Espagne franquiste fera un bon allié de poids dans la guerre mondiale – il n’est pas très facile de les gagner comme alliés, vu que cela implique d’arriver à occuper Gibraltar tous seuls, puis de la donner à Franco en cadeau de bienvenue -, mais simplement pour éviter d’avoir une Espagne républicaine sur le dos, qui pourrait décider de s’aligner sur Moscou ou sur Londres contre nous.
Les évènements suivent donc leur cours historique:
Outre l’Italie, l’Allemagne et l’URSS interviennent. Chaque intervention offre quelques brigades supplémentaires à son camp respectif. Par chance, France et Grande-Bretagne restent neutres, donc le bilan est en faveur des Nationalistes.
Pendant ce temps, une nouvelle tech est découverte, et nous pouvons en rechercher une autre:
Nous continuons donc à développer notre infanterie de base.
A ce stade du Let’s Play, précisons un point important.
On l’a vu, il y a une dizaine de fenêtres différentes dans la recherche de technologies, et chaque fenêtre comprend entre 15 et 30 technologies pouvant être recherchées.
Il ne s’agit pas ici d’un arbre de talent/skills comme sur un MMO, où l’on avance toujours plus loin dans la même branche, mais d’un système du type Civilization – en plus complexe -, où on a un choix très important de techs à rechercher dès que l’une est découverte.
La plupart du temps, lorsqu’une tech est découverte, on peut continuer à rechercher le niveau suivant. Mais cela est souvent peu souhaitable, parce que le niveau suivant est trop avancé (tech 1938 alors qu’on est en 1936) ou parce que d’autres technologies devraient être recherchées en priorité, souvent dans d’autres domaines.
En conséquence, les techs qui sont découvertes ne seront mentionnées qu’exceptionnellement, lorsqu’elles débloquent des unités particulières notamment. En règle générale, l’avancée technologique ne mentionnera désormais que le choix des nouvelles technologies que nous commençons à rechercher – avec les raisons plus ou moins valides de les choisir. Il sera par contre impossible de donner un aperçu de l’ensemble de notre recherche, à chaque fois, vu que cela nécessiterait de montrer une dizaine d’écrans à la fois – et ce plusieurs fois par épisode…
Après 5 mois de troubles, de désordres et de scandales en Grande-Bretagne:
Le nouveau Roi abdique et laisse la place à son frérot. Le pays va pouvoir se stabiliser quelque peu, et surtout dispose d’un chef d’Etat avec des traits moins néfastes pour la nation.
Notre production industrielle anémique nous permet enfin de compléter notre première fortification:
A Rome, notre capitale.
On voit aussi qu’il faut plusieurs semaines pour qu’un tel développement d’une province soit vraiment opérationnel.
Les diverses fortifications vont se terminer les unes après les autres. Préparons donc la suite de notre programme de construction:
Nous allons installer petit-à-petit un premier niveau de [i]batteries de DCA [/i]sur tous les ports d’Italie, afin de protéger un chouia nos flottes d’éventuels bombardements ennemis. A terme, toutes les provinces à points de victoire seront équipées de DCA.
Août 1936
La situation espagnole après 1 mois de guerre civile:
Un beau bordel.
Les Républicains s’en sortent toutefois étonnamment bien et ont de fait l’avantage. Ils contrôlaient le plus de territoires au départ, et ils occupent actuellement autant de provinces ennemies que les Nationalistes. De plus, le territoire nationaliste est méchamment morcelé, alors que le gros de l’Espagne républicaine est d’un seul tenant – à l’exception notable de la Catalogne, isolée, avec une armée nationaliste menaçant directement Barcelone.
En l’état, à moins d’un anéantissement de la Catalogne ou de percées nationalistes permettant de réuni les zones au nord et à l’ouest du pays, la guerre risque bien de se terminer par une victoire républicaine.
La fenêtre diplomatique confirme la chose:
20% des points de victoire nationalistes sont en mains républicaines.
Certes, cela ne décidera pas encore de la victoire – les deux pays voient leur unité nationale boostée à 100%, ce qui nécessite donc de s’emparer de [i]toutes [/i]les provinces à points de victoire pour gagner la guerre.
Pour info, on voit aussi le positionnement des deux belligérants par rapport aux grandes alliances mondiales. (si quelqu’un pouvait m’expliquer comment il se fait que la Suisse subisse une influence communiste mais n’ait apparemment aucune tendance fascisante…)
Maintenant que notre production industrielle se libère enfin et devient disponible pour autre chose que des mises à jour et des fortifications coûteuses, profitons-en pour moderniser l’armée italienne:
Les brigades de milice peuvent être transformées en infanterie, en chasseurs alpins ou en troupes motorisées.
Au final, nous créons une division motorisée pour la forme, quelques divisions de montagne – pour assaillir la France par les Alpes, et peut-être pour quelques futures opérations dans le lointain Caucase, ou pour défendre l’Italie contre une invasion alliée. Le gros des milices sera transformé en infanterie de base – la pierre angulaire de toute armée, et particulièrement d’une armée aussi mal fournie et aux techs aussi miteuses que l’armée italienne.
Septembre 1936
Après 2 mois de guerre, la Guerre d’Espagne semble décidée:
A moins qu’une masse de divisions nationalistes ne soit coincée au Nord-Ouest, prête à une contre-attaque décisive, la cause est entendue. Certes, la liquidation des poches nationalistes prendra du temps, mais cela prendra moins de 30 mois et cette version de la guerre durera bien moins longtemps que la vraie.
Ca n’est qu’un revers très indirect – après tout, les troupes italiennes ont brillamment opéré en Ethiopie. Mais c’est mauvais signe, si les seules opérations pleinement réussies de l’Axe sont le fait de mes armées réduites et mal équipées…
Enfin, le mois de septembre se conclut avec la découverte de 3 nouvelles techs.
Les recherches de remplacement seront:
La 4è tech d’infanterie de 1936 d’une part.
D’autre part, le développement choisi (et limité) de nos techs navales. Les techs de sous-marins sont toutes à jour, et il s’agit du seul type de navire pour lequel nous les développerons toutes en parallèle. Par contre, nous pouvons maintenant enfin rechercher l’armement anti-aérien. C’est un domaine d’un grand intérêt, car exceptés sonars et radars (techs pas encore disponibles), c’est la seule tech qui peut être mise à jour sur un bâtiment de surface déjà construit. Et comme nous risquons d’avoir affaire aux porte-avions britanniques et américains, le volet anti-aérien sera d’une grande utilité à la marine italienne…
Rarement (pour un jeu Paradox), un évènement aléatoire survient. En l’occurrence:
L’augmentation de leadership est en théorie une bonne chose, mais pour un mois, l’intérêt est limité. Le +1 en dissent peut être récupéré en quelques jours, si on y consacre toute notre capacité industrielle. Le -5 en popularité du parti fasciste est nettement plus gênant, et nous n’avons que peu de moyens directs d’influer.
Comme nous avons déjà perdu quelques % de popularité depuis le début du jeu et que nous en perdons actuellement, on opte pour la 2è option. Certes, on perd 2% d’organisation du parti, mais comme il n’y a pas d’élection, cela a une importance assez réduite.
Octobre 1936
Le programme de construction des fortifications avance. Nous pouvons maintenant procéder à l’étape suivante:
Un seul niveau de DCA n’a qu’un impact réduit, mais c’est toujours mieux que rien. Nous en équipons toutes les provinces avec port ou aéroport d’Italie.
Une batterie de DCA est planifiée à Rhodes, qui compte à la fois un port et un aéroport.
Parallèlement, nous nous assurons que les 3 provinces libyennes à points de victoire (Tripoli, Benhazi et Tobrouk) soient un minimum fortifiées.
Une nouvelle fournée de technologies sont développées. Il est temps de choisir les prochaines recherches:
Les 4 nouvelles technologies à découvrir nous permettront toutes de débloquer une capacité spéciale en cours de bataille – 2 techniques offensives et 2 défensives. Certes, au niveau 1 de ces techs, elles n’ont que 3% de chance de se déclencher chaque heure, mais c’est infiniment mieux que 0% de chance parce que nous ne les avons même pas découvertes :langue3:
Mobile Warfare lvl 3 est requis pour rechercher Spearhead Doctrine. Comme cette tech donne des bonus aux tanks et que nous ne comptons pas en construire beaucoup – ne serait-ce que parce que nous n’allons pas développer cette branche de techs -, il est probable que nous nous contentions de Mobile Warfare lvl 1 pendant toute la partie.
Novembre 1936
Après des mois à faire des réserves d’espions, nous en avons enfin une dizaine en stock, bien formés à Rome, et prêts à en découdre.
La tactique est simple: nous les lâchons tous en même temps sur un seul pays, afin de noyer les services locaux de contre-espionnage sous le nombre:
Et nous ciblons notre principal adversaire dans la première partie de la guerre: les Britanniques. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la France ne sera qu’un adversaire secondaire – nous la laissons aux Allemands -, alors que les Britanniques contrôlent une bonne partie de la Méditerranée – les Allemands ne nous aideront pas contre eux, le moment venu, ne serait-ce que parce que la marine allemande est médiocre.
Cette masse d’espions est assignée au contre-espionnage, à savoir la liquidation des quelques espions britanniques dédiés à la protection de leur pays.
Parallèlement, nous ordonnons à nos espions en Ethiopie, qui ne servent plus à grand-chose, d’agir comme force de contre-espionnage pour notre allié et satellite – on ne peut guère compter sur un petit pays dirigé par l’AI pour faire ce boulot tout seul.
Après 2 semaines d’actions, nos espions à Londres ont liquidé le contre-espionnage local. Ils peuvent donc être assignés à leur principale mission:
Disrupt Research. Les Britanniques ont énormément de points de leadership et peuvent donc couvrir un large éventail de recherche – notamment dans le domaine naval. Notre but est donc de les ralentir autant que possible, afin que les diverses améliorations apportées à leurs troupes et flottes arrivent aussi tard que possible.
J’en profite pour vérifier la situation dans les autres pays où mes espions placés au début du jeu n’ont pas encore été découverts. Je modifie la mission des agents en Bulgarie: l’expérience montre que ce pays tend à rester trop souvent neutre, au lieu de rejoindre l’Axe; mes espions devront donc booster la popularité du régime fasciste dans ce pays, dans le but de l’influencer politiquement, en espérant que cela augmente les chances de voir la Bulgarie rejoindre volontairement le bon camp :langue3:
Au prochain épisode, nous constaterons que, si certaines guerres peuvent se terminer, le monde n’est que rarement en paix.
Pour discuter de l’article, c’est ici : http://raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2335