Pour ne pas mourir idiot, j’ai profité de la version test de Diablo III proposée par mon compte BattleNet. J’ai donc essayé de jouer les dix niveaux proposés par cette mise en bouche.
Pourquoi « essayé » ? Parce que le serveur d’authentification européen était en carafe. Ça m’a rappelé certains « bons » moments à WoW. Qu’à cela ne tienne, j’étais là pour tester, donc je suis allé sur le serveur américain.
J’y ai monté 4 classes sur les 5 proposées. Dans l’ordre : moniale, chasseuse de démons, barbare et sorcière.
Le jeu est plaisant et pro. Sans aucune originalité (du moins je n’en ai pas vu en 4 chasses au Léoric, donc si y’avait des choses à voir leur version test relève du fail) mais vraiment bien léché visuellement, mécaniquement et graphiquement. C’est bien verni, c’est bien huilé. Mais ce n’est jamais qu’un hack’n’slash ! Un bon défouloir, sans plus. Défouloir pendant lequel, même sur le serveur américain, j’ai subi des déconnexions.
Marrant, j’avais pas ce problème sur ma Playstation il y a dix quinze ans ( [*]), pour quasiment le même jeu…
J’ai donc décidé que je ne donnerai pas le (beaucoup) trop de sous demandé par Blizzard pour me permettre d’aller plus loin dans ce joli hack’n’slash standard et où il faut se connecter difficilement pour jouer solo. Et puis ils ont déjà mon abonnement à WoW, ça va bien.
Mais du coup, j’étais un peu frustré, l’aspect défouloir décérébré et casual me plaisant bien, finalement (plaisir coupable ? Vous avez deux enfants ? Bon, c’est bien ce que je pensais).
Donc, hier nuit soir, aiguillé par de bons échos ici et ailleurs, j’ai testé Path of Exile.
Déjà, il part sur de bonnes bases : il est free to play. Ça me change des 60€ demandés par Blibli (60€. 400 francs. Je me demande dans quel jeu je serais prêt à mettre une telle somme. A l’instant, seuls deux titres me viennent en tête… ).
Après un rapide téléchargement, je lance la bête…
Ah oui, évidemment, c’est tout en anglais. Bon. Je comprends la langue, mais ça me demande quand même un effort, et je joue à un jeu vidéo pour me détendre. C’est pas la faute du jeu, mais c’est un mauvais point pour moi. Cela dit, c’est gratuit.
Continuons. Un nom de compte ? « Jaylini », cette question…
Ok. On arrive visiblement directement à ma partie préférée dans tout jeu de rôle, quel que soit le support : la création du personnage. En cliquant sur une des silhouettes patibulaires que j’aperçois dans cet entrepont, elle s’avance vers la lumière et se présente. Chaque silhouette correspond à une classe de personnage que les habitués des univers de fantasy n’auront aucun mal à décrypter d’un coup d’œil. Ces personnages ont en commun d’avoir été exilés (EXILE §) vers une contrée… Où l’on envoie tous les exilés, ce qui s’avère pas folichon. Pas grave, chacun dans son style est confiant dans ses capacités à faire son trou n’importe où. Mais tout de suite, l’ambiance change de Diablo : on ne joue pas un héros mais un repris de justice. Et au lieu de jolis lavis sur parchemin on a un entrepont en pleine tempête dans une 3D réaliste mais honnête.
J’hésite un peu. D’habitude, je me lance sans réfléchir vers la rogue. Mais d’une part, LE rogue disponible est un petit individu maigrichon avec qui je n’ai pas forcément envie de passer des dizaines d’heures dès fois que le jeu me plairait – oui, visuellement j’ai tendance à préférer les filles en particulier dans les univers d’heroic-fantasy où les armures sont très « étudiées ».
D’autre part j’aime beaucoup la présentation de la sorcière, et puis y’a un duelliste aussi, classe assez rare (de base en tout cas) pour être remarquée, et dont j’aime bien le style.
Pas de changement de sexe possible. Je fais finalement un compromis et choisis la ranger. De toute façon, c’est qu’un test…
…
.
12 HEURES PLUS TARD
Je sens que je vais y passer un certain temps…
Bon, pour la base, c’est un hack’n’slash de facture très classique, évidemment moins lissé que Diablo III, notamment au niveau de l’interface. L’écran de jeu ressemble à Diablo II, d’ailleurs, paraît-il (je n’y ai jamais joué). Je vous laisse juges :
Graphiquement, ce n’est pas éblouissant, mais pas trop vilain non plus. Une 3D réaliste et donc un peu fade – d’autant que l’ambiance générale du début n’est pas franchement de l’ordre de la franche rigolade. J’ai néanmoins, dans ce contexte, été très impressionné par les vaguelettes qui viennent s »écraser sur une plage. Mais bon, c’est peut-être juste le breton en mal d’embruns qui parle.
Les ennemis sont, pour ce que j’en ai vu, redondants. En gros, deux-trois types d’adversaires par zones. Dans la toute première, par exemple, y’a des humains cannibales, des zombis et des crustacés. Point. Les humains ont quand même heureusement le droit à des skins variées, reprenant celles des classes de PJ.
Sur ces bestioles, j’ai looté des trucs. Force est de constater que les butins participent à l’ambiance. Point d’épées de vérité ou de baguette de sureau ici, du moins au début. On est des rescapés dans un monde hostile et inconnu, et ça se sent. Un bouclier ? Ce qui reste d’une barque. Une dague ? Non, mais un tesson de verre sur un bout de bois fera l’affaire. Une ceinture de cuir ? Nenni, tout ce que je trouve pour commencer c’est de la ficelle. Clodo-fantasy.
L’économie du jeu suit la même logique et fonctionne sur le principe du troc. Tu ramènes un des trucs cités au-dessus ? Tiens, voilà un bout de parchemin. Combines-en 5 et tu obtiendras un parchemin de sagesse, qui est un peu la pièce de cuivre de ce jeu (et qui, accessoirement, permet d’identifier les objets magiques). Au fait, il me plairait bien, ce carquois que tu proposes, marchand. Ok, ce sera une orbe de transformation. Une quoi ? Et ainsi de suite. Du coup, au début, on hésite entre garder les parchemins et orbes comme monnaie d’échange ou les utiliser pour améliorer son piètre matos, mais j’y reviendrai. Parlons du cœur de tout hack’n’slach : la baston, et donc le build.
Une partie vient du stuff, bien sûr, qui prodigue des caractéristiques limpides tel que protection, agilité, bonus aux dégâts, régèn… Jusqu’à ce qu’on gagne notre première gemme. Rouge, bleue ou verte, elle s’intègre dans les châsses correspondantes sur les pièces d’équipement qui en sont (plus ou moins bien) pourvues. Mais qu’est-ce qu’elles font, au fait ? Elles donnent accès à des compétences actives (des sorts, quoi). C’est-à-dire que si je veux faire une nova de givre, je trouve la gemme qui va bien, je l’enchâsse dans un emplacement de la bonne couleur (sur n’importe quelle pièce d’équipement, pas chiante), et je la range dans l’un des 8 emplacements de compétence active disponible (et modulables. Par défaut, ce sont les 3 boutons d’une souris standard et Q, W, E, R, T).
Et voilà, ma ranger peut faire une nova de givre (?) d’un clic (ou, en l’occurrence, d’un « A », car j’ai réservé la souris aux compétences d’archerie). Mais c’est pas fini car, à l’instar des materias de FFVII, non seulement ces gemmes gagnent des niveaux – juste en étant équipées, ça monte tout seul en cassant du méchant – mais en plus, en les plaçant stratégiquement à côté de gemmes de soutien sur des châsses liées, on peut carrément customiser le sort d’origine ! Pour continuer sur notre nova de givre, je peux donc par exemple lui adjoindre une gemme d’accroissement d’aire d’effet. Et c’est toujours pas fini, car certaines gemmes de soutien servent de déclencheur lors d’un événement particulier : prise de dégâts, coup critique, etc. Ce qui peut donner une nova de givre lancée uniquement lorsque je suis stun… En résumé, y’a beaucoup, beaucoup de possibilités sur les compétences actives, si tant est que l’on trouve le bon équipement. Mais là encore, on peut jouer dessus.
J’en reparlerai plus tard, car je viens de passer mon premier niveau, et une petite icône m’invite à distribuer mon premier point de compétence passive. D’accord, en tant que ranger, je vais avoir le choix entre une précision accrue et une augmentation de vitesse de déplacement, un truc comme ça ?
Nenni. Ô combien nenni.
Je clique et je tombe sur le sphérier de FFX. En considérablement plus grand. Oui.
C’est-à-dire qu’en fait, la classe que l’on choisit au départ ne définit que le point d’entrée sur le sphérier l’arbre des compétences passives (au nombre de 1300. Wé. Bon, une bonne partie d’entre elles ne sont que de l’augmentation de caractéristique, mais quand même). Ce qui signifie que si je veux faire de ma ranger une magicienne qui se bat à la hache à deux mains, je peux.
Zéro contrainte, totale liberté. Comme dans The Secret World.
L’unique bémol viendra de la frustration d’avoir atteint le niveau 100 et donc de ne plus avoir de point à dépenser dedans.
Pour finir, je vais vous parler en deux mots du craft. Je l’ai dit plus haut, foin des traditionnelles pièces d’or, tout se fait au troc. Les éléments que vous ramènerez vous seront dans la plupart des cas (passés les premiers niveaux) échangés contre des fragments d’orbes. Ces orbes vont vous servir à modifier, voire créer un objet magique à convenance. Améliorer la qualité, modifier voire ajouter des effets ou des châsses, les possibilités sont nombreuses tant que l’on parvient à jongler entre les orbes, et à les échanger au mieux.
Ajoutez donc à cela les gemmes à sort qui vous plaisent, soutenez le tout grâce au build de votre choix sur l’arbre des compétences passives, et vous avez votre personnage, dans un hack’n’slash au squelette éprouvé et aux innovations furieusement addictives pour tous les fans de build (et gratuit ! La boutique c’est que du cosmétique !).
Je n’ai pas touché au multi, ce sera peut-être l’occasion d’un autre post quand j’aurai trouvé des copains !
* « Dans tout vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé. » Terry Pratchett
Pour discuter de l’article, c’est ici : http://www.raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2442