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20 septembre 2013

Let’s Play Hearts of Iron III (5)

Classé dans : Article, Let's Play — Mots-clefs : — admin @ 21 h 32 min

Partie 5 : La paix n’est qu’une pause dans la guerre

Partie précédente : http://raphp.fr/blog/?p=272

Février 1936
Commençons l’épisode du jour par quelques nouvelles du dehors:

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Les pays européens subissent des bouleversements les uns après les autres en ce début d’année.

Par ailleurs, un message d’alerte nous indique que notre répartition actuelle des industries n’est plus optimale. En effet, une première vague de mise à jour de l’infanterie italienne se termine, et le volet upgrades demande désormais moins de capacité industrielle. Nous allons pouvoir augmenter la production militaire en conséquence.

Derniers soubresauts de l’empire éthiopien:

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Ce genre de choses arrive. Le temps que nous atteignions la capitale, une autre troupe ennemie l’a occupée avant nous. Donc re-bataille.
A cela près qu’il s’agit d’un bête HQ / QG. Ces unités n’ont aucune capacité de combat contre une unité militaire sérieuse, et se retirent sans combat – ça fait juste perdre une heure. pour rien.

La conclusion inévitable de notre guerre victorieuse – et rapide comparée aux précédents historiques, vu qu’il nous a fallu un peu moins de 2 mois pour y arriver:

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L’Ethiopie devient un vulgaire satellite de l’Italie. Désormais, elle lui sera liée, notamment au point de vue militaire, où elle fera la guerre et la paix à nos côtés.
Une brillante victoire pour le Duce, pour l’Italie, et pour son Roi.

Parallèlement, les lois strictes liées à l’état de guerre tombent et font place aux lois normales de l’état fasciste. La production industrielle est réduite et les besoins en consommation sont accrus, réduisant d’autant ce que nous pouvons produire d’utile (entendons par là d’utile pour la guerre :gene: ). A l’inverse, la consommation de ressources diminue substantiellement, ce qui devrait nous éviter d’avoir à subir une vraie pénurie qui arrêterait net nos industries.

Il nous faut aussi en urgence renvoyer nos troupes à la maison:

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Et par là, je n’entends pas les rapatrier en Italie – ça aussi, mais ça peut attendre -, mais démobiliser notre armée au plus vite. En effet, les brigades italiennes sont essentiellement des réservistes et des miliciens, des armées tournant au tiers des effectifs en temps de paix, alors que le reste travaille comme n’importe quel citoyen. Chaque jour de paix passant alors que notre armée est mobilisée tend à augmenter la grogne et les besoins de la population civile.
La prochaine guerre n’étant pas prévue avant 4 ans, nous démobilisons immédiatement les troupes.

Nous allons désormais nous préoccuper de la gestion du pays en temps de paix, et de la lente et méthodique préparation de la suite des opérations – au printemps 1940. Autant dire qu’il y aura assez peu d’évènements marquants qui vont survenir ces prochains temps; le gros de notre travail consistera à gérer les productions diverses, surveiller nos espions et choisir les technologies à rechercher.

La paix est revenue. Il faut maintenant gérer le pays, et ses civils:

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Il suffit de laisser la production de biens de consommation au niveau de l’économie de guerre pendant un jour pour se prendre de la dissension – qui réduit la capacité industrielle déjà réduite du pays. On va devoir récupérer ça ces prochains jours en augmentant un peu la production déjà pléthorique de cuisinières et de fours à pizza.
On voit les résultats catastrophiques pour la production utile: seul le sous-marin et deux fortifications sont encore actifs, les autres fortifications devant attendre de meilleurs jours…
En passant, relevons que notre production de ressources est désormais suffisante pour faire face à notre capacité industrielle plus réduite – tous les postes sont au vert, sauf le fuel, en raison des déplacements de troupes en Ethiopie.

Nous avons de nombreuses troupes en Ethiopie. Il est temps d’en ramener une grande partie au bercail, car le gros des guerres futures se déroulera en Méditerranée et en Europe de l’Est:

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Pour cela, on divise notre flotte de transports en deux, l’une allant récupérer nos hommes en Somalie et l’autre en Erythrée.

Profitons-en rapidement pour montrer que, comme les officiers de l’armée de terre, les amiraux de la marine italienne peuvent bénéficier de traits utiles:

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Les « loups de mer » sont d’office attribués à mes meutes de sous-marins :)

Mars 1936

L’Ethiopie vaincue, j’ai rapatrié mes divisions sur les côtes. En Somalie:

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En Erythrée:

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Avril 1936

Toutes mes milices sont rapatriées en Italie:

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Une milice de base peut être améliorée en infanterie ou autre corps spécialisé, mais cela ne peut pas se faire outre-mer. Je laisse donc l’infanterie véritable en garnison dans la corne de l’Afrique et me prépare à upgrader mes milices en métropole.
On voit aussi comment fonctionnent les transports de troupe. Chaque transport peut transporter 40 « unités »; chaque brigade a son propre poids, les tanks étant particulièrement lourds, ce qui détermine le nombre de transports nécessaires pour transporter une armée (ainsi, un seul transport ne suffit pas à transporter une grosse division).

Au total, nous laissons une douzaine de brigades en Afrique orientale et rapatrions la trentaine de brigades de milice au pays.

Mai 1936

Pour le fun, notre récente guerre a rendu nerveux nos voisins:

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La disposition des divisions italiennes est celle du début du jeu, qui va changer drastiquement car nous n’avons rien à craindre de la Suisse et de la Yougoslavie. Eux ont tout à craindre de nous, certes, mais pas aujourd’hui.

Et pour confirmer la menace que nous représentons:

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L’Italie a des prétentions directes sur une dizaine de provinces yougoslaves. C’est une situation moins fréquente qu’on ne pourrait le croire dans HOI3. L’intérêt, c’est que nous pouvons revendiquer ces provinces sans trop de problème en cas de guerre, et que nous pouvons les exploiter à 100% sans risque de révolte, vu qu’elles sont « provinces nationales »; à l’inverse, l’occupation d’une province yougoslave de base impliquerait un risque de révolte locale et une réduction drastique de l’utilisation des ressources industrielles, du leadership et du manpower de ladite province.

Juin 1936

Enfin, une première étape est franchie. Notre première recherche est terminée:

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La production de ravitaillement est boostée. Certes, celui-ci dépasse les 10′000 unités (sur 100′000 au maximum), mais on a vu avec la guerre en Ethiopie que les réserves peuvent fondre rapidement lorsqu’on doit en envoyer dans des théâtres d’opération lointains.

Nous pourrions laisser la recherche se poursuivre dans ce domaine, mais il y a un léger problème:

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La tech suivante est du niveau 1938, ce qui implique un malus considérable qui rallonge la durée de la recherche.

Pour cette raison, nous annulons cette recherche et choissions en remplacement une tech 1936 ou plus ancienne:

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Une nouvelle tech de doctrine militaire. Celle-ci permettra de débloquer la capacité de contre-attaque (certes 3% de chance par heure au premier niveau), qui peut être activée lorsque nous sommes en position défensive. Le 3è niveau de cette tech permettra aussi de rechercher la doctrine Grand Battle Plan, mais ce sera dans plusieurs années…
Les techs grisées sur ce volet de recherche ont un unique niveau qui débloque un bonus ponctuel – en l’occurrence, +5% / heure de renforts lors d’une bataille pour Grand Battle Plan. Le renfort permet à de nouvelles divisions de rejoindre une bataille en cours, lorsque le nombre maximum de divisions engagées n’est pas encore atteint.

Nous avions lancé 12 recherches en parallèle en même temps. On ne sera pas surpris de constater que les découvertes se succèdent:

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2 techs boostant nos sous-marins. Ceux-ci seront plus efficaces en attaque, notamment pour couler les convois civils ennemis.

Aussitôt, les unités actuelles sont mises à jour avec le nouveau matériel:

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A hauteur de 0.9% par jour. La vitesse de mise à jour est fixe, et requiert une portion fixe de capacité industrielle – plus on a d’unités d’un type à mettre à jour, plus on va devoir bouffer de capacité industrielle pour les mettre à jour, faute de quoi certaines attendront de longs mois avant de recevoir le nouveau matériel.
De manière intéressante, les upgrades se font même lorsque les bâtiments sont en mer; pas besoin de les bloquer dans un port pendant 3 mois.

Nous pouvons rechercher 2 nouvelles technologies:

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Le volet Industrie est un des plus importants. Les techs essentielles sont en cours de recherche. Parmi les techs 1936 disponibles, nous laissons totalement tomber les fusées – on laisse le développement des V2 à l’Allemagne – et nous concentrons sur le manpower. Nous en avons déjà une grosse réserve, et je n’ai pas l’intention de dépasser la tech 1938 avant la fin du jeu, sauf si mes réserves en hommes diminuaient drastiquement à l’avenir.

L’autre volet important pour l’Italie, dans ma stratégie, c’est l’infanterie:

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Il faut absolument que ses 4 techs d’équipement soient à jour, ainsi que les techs boostant organisation et moral (en cours de développement) lorsque la guerre commencera. J’ai certes le temps de les développer – il me faut avoir au moins les techs 1938 quand je me joindrai à la guerre mondiale -, mais il faut bien commencer un jour. Commençons par la tech des armes de poing, efficace contre les fantassins ennemis (soft attack, par opposition à hard attack, contre les blindés divers).

A ce stade du jeu, les 2 navires en construction en début de partie sont terminés et ont rejoint leurs flottilles; toute ma production industrielle utile part à la construction de fortifications:

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Les upgrades sont moins importants qu’en début de partie, l’infanterie étant globalement à jour.

Le gros du jeu en période de paix revient à choisir quelle tech développer et quoi construire, le tout étant accompagné de la gestion des ressources, histoire d’éviter de se retrouver à sec au début de la guerre.

Nous trouvons 2 nouvelles technologies:

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Ma production industrielle est boostée. Certes, je vais consommer légèrement plus de ressources, mais en l’état, cela ne posera pas de problème et mes balances continueront à être positives partout. Je vais surtout pouvoir construire un peu plus.
La tech « Advanced Construction Engineering » peut être recherchée; il s’agit de la tech permettant de construire de l’infrastructure – donc des routes plus performantes pour que le ravitaillement et les troupes circulent mieux à travers une province. Si j’ai des chercheurs oisifs, je la rechercherai peut-être, mais je risque de finir la partie sans m’en être occupé.

Les 2 nouvelles techs à rechercher:

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Si une des 2 techs liées à la capacité industrielle que nous venons de découvrir était une tech 1936 – donc dont le niveau suivant, 1938, ne sera pas recherché avant le 2è semestre 1937 -, l’autre était une tech 1934. J’enchaîne donc sur la même tech, version 1936.

D’une manière générale, les techs concernant la capacité industrielle, le leadership et l’efficacité (=vitesse) de la recherche sont capitales. Si, en règle générale, il est préférable d’attendre la bonne année pour rechercher une tech et éviter un malus de recherche, les techs de leadership et de recherche, voire les techs d’industrie, peuvent être intéressantes même si on les recherche plus d’un an à l’avance, car elles boostent production et recherche.

Pour ce qui est de la 2è tech libre, j’opte pour l’amélioration des défenses de l’infanterie italienne.

Sur ce, les premiers 6 mois de jeu se terminent. Encore 132 au plus :perv:

A l’avenir, je me contenterai simplement de préciser quelles nouvelles techs je rechercher, et pas de mentionner celles que je viens de découvrir – tout ceci étant passablement fastidieux.

Comme on le verra aussi, il n’y a pas grand-chose d’intéressant à raconter pendant la période d’avant-guerre, si ce n’est passer en revue les divers préparatifs de guerre :hehe: Le temps passera donc bien plus vite qu’une fois la guerre entamée.

Pour discuter de l’article, c’est ici : http://raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2335

14 septembre 2013

Let’s play Crusader Kings 2 (6)

Classé dans : Article — admin @ 19 h 53 min

Partie 6 : Et si on cliquait quelque part sur la map, tiens ?

Les parties précédentes de cette présentation se sont concentrées sur les différentes fonctions de l’interface, et les informations fournies par ce qui se trouve autour de la carte. Mais tout de même, la carte n’est pas juste là pour dire qu’on est en Europe. Comme dans tous les jeux du genre, elle présente les différents pays de différentes couleur avec un nom affiché de manière plus ou moins harmonieuse à chaque endroit où s’étendent les domaines. Selon le mode de carte (cf partie précédente et partie sur les technologies), vous pourrez voir des informations directement sur les provinces en jetant un simple regard du moment que vous connaissez le code couleur associé au filtre de carte.

Mais dans cette partie, nous allons aller plus profond que le simple regard sur la map, et cliquer sur une des provinces présentes. Pour nous faciliter la vie et faire une transition agréable avec la suite, l’exemple choisi est celui de Pise, capitale de la république italienne dans une de mes parties où j’ai choisi de jouer une république. En réalité, c’est un équivalent d’empire, donc pas une république (équivalent duché), mais les noms sont tellement alambiqués passé l’échelon ducale de la hiérarchie que je ne préfère pas y penser.

Zoomons sur un endroit de la carte choisi totalement au hasard et pas du tout parce que c’est sur la capitale que le jeu centre l’écran quand on charge une partie :

En y ajoutant des cadres, on obtient donc cela :
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C’est le bordel, y’a des trucs dans tous les sens, on voit pas un seul nom de province en entier … Vous comprenez maintenant pourquoi on ne zoome jamais autant sur ce genre de jeux.

Le premier cadre contient les lettres A et B parce qu’il contient 2 des choses que l’on peut voir sur la carte et dont je n’ai pas encore parlé jusqu’à présent. Le groupe de 3 figures derrière le A est un groupe de conseillers que j’ai envoyé dans cette province et qui y accomplissent une mission (cf partie sur le conseil). Et les figures derrière ou sous la lettre B sont des soldats, qui peuvent être représentés de plusieurs façon selon plusieurs critères, notamment la composition de l’armée et la région d’où elle est originaire. Les armées mongoles seront donc représentées par des archers à cheval, les templiers par des chevaliers (comme l’escorte du roi de gènes stationnée au sud de Pise), et les armées européennes en général par des fantassins avec bouclier et épée ou des piquiers.

Cadre C maintenant, contenant un « rappel » des informations sur le personnage possédant la capitale de la province, ainsi que la capitale de la province représentée à droite du portrait. On remarque la couronne à gauche du nom de Pise indiquant que c’est la capitale d’un territoire indépendant, et les différents blasons à droite de ce nom indiquant certains des titres de jure supérieurs concernant la province. Ici, les républiques de Pise (niveau ducal) et d’Italie (niveau royaume) ainsi que l’empire d’Italie.
Du côté du portrait du personnage, on a un accès facile juste en dessous aux différentes guerres et trêves en cours pour le personnage. Ici, uniquement des trêves. Une guerre est signalée par un cadre rouge et une épée à la place de la colombe.
Contrairement à beaucoup d’autres wargames, un degré intermédiaire entre la guerre et la paix existe dans CK2 : l’hostilité. L’exemple le plus évident est que quand vous déclarez la guerre à un vassal qui se rebelle contre son seigneur, vous serez hostile avec tous ceux qui se sont également rebellés contre ce seigneur et contre le seigneur. L’hostilité signifie que l’IA n’ira pas chercher à conquérir vos provinces mais que si vos armées se rencontrent sur une province, elles se battront. Dans le cas de 3 armées réciproquement ennemies ou hostiles sur une province, la dernière arrivée attend puis combat celle qui a gagné la première bataille. C’est important de le signaler parce que ce mécanisme peut permettre à cette dernière arrivée de ne pas subir de malus d’organisation suite à la traversée d’une rivière ou un débarquement par exemple.
Du côté de l’image représentant la capitale de la province, 3 possibilité : une ville, une église ou un château. Le type de capitale détermine le titre lié à la province, et donc la compatibilité du titre avec votre type de personnage. Le moyen le plus rapide de changer de capitale de province est de confier à un des barons, évêques ou maires locaux le contrôle de la capitale, ce qui a pour effet de transférer le titre de capitale de province à ce que ce personnage contrôle à la base. Vous perdez le contrôle direct de la province, mais ce n’est pas forcément un mal, étant donné que le nombre de titres que vous pouvez posséder en propre est limité. Dans le cas où vous confiez une province entière avec les 3 types de titres à un comte, un équivalent ou un supérieur suite à une conquête (par exemple lors de guerres saintes), la capitale correspondra au type de titre que le destinataire possédait déjà si cela est possible. Par exemple, donner une province avec un château et un évêché à un maire ne fera pas changer la capitale, étant donné qu’aucune ville n’est présente dans la province. Le maire pourra choisir cette province comme titre principal et devenir comte.

Si l’on clique sur l’image de la ville (ou sur un des châteaux ou des églises) maintenant, on ouvre un écran proche de celui-ci :

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Moi aussi je voudrais bien une vue 2d ou 3d de la ville qui évoluerai avec les trucs construits, mais bon, que voulez vous, on ne joue pas à HOMM actuellement.

Pas besoin de cadre j’espère cette fois.
Tout en haut, l’icône représentant le type de domaine, avec des flèches juste en dessous, qui permettent de naviguer parmi les domaines du personnage propriétaire de celui-ci.
A côté, le chiffre à côté du tas de pièces d’or représente les impôts locaux, la tour et le mur crénelés le niveau de fortification, les bonshommes alignés le nombre de troupes que vous pouvez lever localement, et l’espèce de corps de garde la garnison, c’est-à-dire les défenseurs qui restent une fois que vous avez levé toutes les troupes pour aller vadrouiller ailleurs au lieu de défendre votre capitale.
Sous ces chiffres, 3 icônes permettant de lever les troupes locales, de démobiliser les troupes locales (peu importe où elles se trouvent, avec 50% de pertes directes si c’est hors de votre domaine) et de lever la flotte locale.
Tout à droite, les différents types de troupes et les bateaux qui seront levés si vous cliquez sur ces boutons. Pour rappel, les levées personnelles coûtent de l’argent, et les levées vassales entraînent un malus de relation temporaire avec les vassaux concernés. Les bateaux ayant un entretien très conséquent, je vous conseille très fortement de lever les flottes vassales avant de lever vos propres flottes.

Et en dessous, la liste des types de bâtiments que vous pouvez ou pas construire dans la province. Trois couleurs possibles en fond : gris si aucun de ce type est construit, vert si au moins un niveau de ce type est construit, bleu si tous les niveaux de ce type sont construits.
Dans le cas des fonds gris et verts, plusieurs choses peuvent vous empêcher de construire. Les icônes présentes au milieu des barres, après le nom du prochain niveau à construire s’il existe, renseignent sur le type de blocage : un tas de pièces vous indique que vous êtes trop pauvre, une roue dentelée que vous êtes trop peu avancé technologiquement, une croix que vous construisez déjà quelque chose (si vous n’étiez pas déjà au courant). Nous y reviendrons encore une fois lorsque je parlerai de la refonte de l’écran des technologies d’ici peu.

Passons maintenant au reste des cadres présents sur le premier screen de cette partie de la présentation.
Le cadre D, pas très haut, ne contient que des icônes. Dans ce cas, tout à droite, l’icône indique si vous placez votre curseur dessus les différents fleuves et rivières qui peuvent engendrer un malus d’organisation aux armées qui les traversent en allant dans les provinces voisines. Dans le long cadre à gauche s’affichent notamment les icônes des différentes épidémies qui peuvent faire rage localement. Une province « malade » a un malus sur le nombre de soldats qu’elle peut contenir et a une chance d’entraîner des maladies chez tous les personnages qui y sont présents. Une bonne maladie peut très facilement décimer une famille, donc ce genre de choses n’est pas à prendre à la légère.

Le cadre E est quant à lui divisible en 3 parties. J’aurais pu faire 3 cadres mais j’avais pas envie. En bas, les différentes baronnies, évêchés et villes vassales du titre principal de la province. Leur nombre varie de 0 à 6 suivant l’endroit où se trouve la province. Les provinces des déserts ont tendance à ne contenir qu’un voire aucun vassal, tandis que les provinces riches d’Europe et du Proche-Orient peuvent en contenir 6 dont certaines devront être construites à la charge des personnages du jeu pendant la partie. Cliquer sur les icônes permet d’accéder à des écrans similaires à celui de la ville que j’ai mis juste au-dessus. Evidemment, les baronnies ont des impôts moins élevés et des troupes plus nombreuses. La différence majeure réside dans les types de bâtiments, qui sont des infrastructures correspondant au type de lieu. Nous reviendrons également sur ce point quand nous reparlerons des technologies.

Dans la partie supérieure du cadre E, à gauche se trouvent les différentes informations d’appartenance de la province à différentes catégories : le territoire indépendant (ici l’empire d’Italie), le duché qui chapeaute la province, puis la culture et la religion locale qui peuvent différer de la religion et la culture de l’empereur, voire du suzerain local si sa conversion est récente. Finalement, le ravitaillement correspond au nombre de soldats que la province peut accueillir sans subir d’attrition (ici 52500) et le risque de révolte, exprimé en pourcentage. Etant donné le nombre de causes de révoltes (religion/culture/paysans mécontents/etc), il est possible qu’une révolte ouverte se déclenche dans une province avec un risque faible, donc à la limite il est possible de ne pas trop s’en soucier, à un moment les empires deviennent tellement grand qu’il faut se résigner à faire face à des révoltes.

Enfin, dans la partie supérieure droite du cadre E, des informations plutôt importantes et des boutons assez utiles tout du long d’une partie. D’abord, une sorte de ligne orange avec un genre de motif « maçonnerie » au milieu. Cette barre représente depuis le DLC The Old Gods la quantité de richesses qu’il est possible pour un seigneur de guerre païen de piller dans la province. Le motif représente les fortifications de la province : à droite de ce motif, les richesses qui peuvent être pillées sans vraiment se battre, à gauche les richesses dans les coffres des domaines, donc défendues. Ici, la quantité totale de richesses est aux alentours de 180 po, et 90 sont protégées par le niveau des fortifications de la province. Les chiffres au dessus de cette barre représentent les impôts locaux annuels sous la forme « impôts locaux versés/total des revenus annuels ». Mettre son curseur sur les chiffres permet de voir à l’intérieur de la province quels domaines participent à ces totaux.

Les deux dernières lignes de ce cadre contiennent deux éléments dont nous avons ou allons parler plus en détail. La première contient 3 icônes à côté de chiffres. Ces chiffres représentent l’avancement technologique de la province qui va de 6 à 48 pour chaque province et chaque domaine technologique. Encore une fois, ce sera un des sujets abordés dans la prochaine partie. La dernière ligne (enfin !) permet de lever les troupes et les galères du seigneur le plus haut placé dans la hiérarchie en dessous de votre personnage si la province n’est pas directement sous votre contrôle, ou l’ensemble des troupes et galères locales si elle l’est. Dans le cas de la province de Pise qui est donc sous contrôle direct de l’empereur, celui-ci peut soulever en un clic les troupes des baronnies locales ainsi que celles de son domaine (et celles des églises et des villes si les lois permettent ce genre de choses, cf la partie sur les lois), et en un autre clic l’ensemble des galères des mêmes domaines.
A un niveau de jeu très élevé, le plus intéressant avec cette fonction est donc d’attribuer des provinces à des vassaux directement inférieurs aux quatre coins d’un empire pour pouvoir lever les troupes de ces vassaux à partir de n’importe quelle province qu’ils possèdent directement ou indirectement. Déléguer ses territoires permet ainsi d’améliorer son temps de réponse aux invasions étrangères (et aux révoltes internes, étant donné que les provinces d’un vassal direct seront dispersées et qu’eux ne peuvent pas utiliser cette astuce) et sa capacité d’action en cas d’attaque volontaire. Le mode de carte « vassaux directs » finit par ressembler à un patchwork incohérent, mais c’est tout de même très pratique.
Cette technique sera peut-être nerfée un jour, mais en attendant, autant en profiter.

Dernier élément de cette partie de présentation, le cadre F, tout petit et contenant deux boutons, permet de passer de la vue du cadre E telle qu’elle est présente dans l’image du début à une vue différente, affichant à la place des baronnies et villes un seul élément : le comptoir de commerce. S’il est construit, du moins.
Cette fonctionnalité a été ajoutée avec le DLC des républiques et est accessibles à tous les dirigeants de familles patriciennes des républiques du jeu. Il y a 5 famille par république majeure (les villes/comté/duchés vassaux de royaumes et théocraties ne sont pas considérés comme tels) et ces 5 familles disposent d’une limite de comptoirs de commerce dont je parlerai plus en détail un peu plus bas. En tout cas, chaque province côtière à portée de chaque famille est potentiellement un comptoir en devenir. Les comptoirs peuvent accueillir comme les villes, châteaux et églises des constructions qui augmentent les taxes reçues ou le nombre de troupes présentes. Néanmoins, contrairement aux domaines, ces constructions n’ont que 3 niveaux et restent très modestes (par exemple la garnison du comptoir passe de 100 à 500 soldats, ce qui n’arrête aucune armée motivée de toute façon). Les comptoirs peuvent être attaqués par les armées comme les autres domaines et même parfois être détruits dans le processus. D’autres fonctionnalités y sont attachées, dont je parlerai dans la partie dédiée aux républiques, c’est-à-dire juste après une ligne sans rien d’écrit.

De la chose publique, ou le régime des gens riches qui ont généralement des noms italiens :

En effet, plutôt que d’en parler dans une autre partie, autant y passer directement. Sur l’image présente au début de cette partie, vous avez ou auriez pu remarquer un bouton qui n’était pas présent dans les précédentes parties de cette présentation, au niveau de la barre des boutons que j’ai si souvent évoquée. Dès lors que vous jouez un chef de famille de république, ce bouton apparaît, et ouvre cet écran :

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Oui c’est le nom de mon personnage. Oui c’est le 3ème de ce nom depuis le début de la partie. Et oui j’ai volontairement choisi de les appeler comme ça. Si vous êtes pas contents vous avez qu’à former votre propre empire mondial avec une famille au nom de votre choix. C’est pour ça que j’écris cette présentation, d’ailleurs.

Pas de cadres cette fois, parce que je vais de haut en bas assez rapidement. Cet écran résume en fait la politique de la République dans laquelle vous jouez, ici l’Italie niveau « principauté », c’est-à-dire l’équivalent d’un empire. Le premier portrait est celui du Grand Prince, donc le dirigeant actuel de ladite principauté, et le second celui du dauphin, donc celui qui sera élu Grand Prince à la mort de l’actuel. En dessous, les 5 familles sont représentées en colonne : en haut, le portrait du chef de famille, ou dans le cas de la famille dirigeante, de son héritier désigné (généralement le cas pour les joueurs) ou imposé par les lois de succession (par ancienneté, donc le plus vieux membre de la famille hérite, même s’il a 80 ans, que c’est un cousin très éloigné et qu’il est gâteux), et juste en-dessous le respect associé à ce personnage. Le chef de famille avec le plus de respect est celui qui hérite de la principauté.
Dans le cas du joueur, il est possible d’investir dans la caisse électorale pour augmenter ce respect. Les IA quant à elles n’ont que deux facteurs d’augmentation du respect : l’âge du personnage et le prestige du personnage. Dans cet exemple, le chef des Caetani a plus de 16000 de respect, ce qui est juste colossal, principalement parce qu’il a accumulé beaucoup de prestige au cours de guerres en Espagne et au Maghreb. Le facteur du prestige est de *2, ce qui veut dire qu’avec 5000 de prestige, votre personnage est garanti d’avoir au moins 10000 de respect. En revanche, le facteur de l’âge est un truc compliqué et le facteur de la caisse électorale est de *5. Dans ce cas, le chef des Caetani a donc 3600 points grâce à son âge et 12826 points grâce à son prestige, tandis que l’héritier des Di Torandril a 12500 points grâce à la caisse électorale et 784 points grâce à son âge, ainsi que 599 points grâce à son prestige.
La caisse électorale est donc essentiel pour garder le pouvoir, étant donné que les héritiers que vous pouvez vous choisir seront rarement vieux et couverts de prestige.
Passons maintenant à la suite des éléments présents dans les différentes colonnes des familles. Juste sous le respect, une image de palais permet d’accéder à la demeure familiale, qui comme les villes, comptoirs, etc, peut être améliorée par des constructions. La principale, le « niveau » du palais, permet d’augmenter sa limite de comptoirs, tandis que les autres augmentent en vrac les impôts de la demeure (oui apparemment les serviteurs paient des impôts), le nombre de troupes qui gardent les lieux, mais aussi et surtout les compétences de chaque chef de famille. A raison d’un type de construction par compétence, votre personnage jouable se retrouve avec au maximum un bonus de +2 pour toutes ses compétences jusqu’à sa mort, quand ce bonus est transféré à son héritier. Il faut cependant pour obtenir ces bonus construire 15 bâtiments en tout, ce qui va coûter cher et prendre beaucoup de temps.

Mais vous avez de la chance, juste en-dessous de l’icône de la demeure familiale, vous pouvez voir une source de revenus énorme : les comptoirs de commerce. D’abord, juste au dessus de leur liste pour chaque famille, la limite, qui est influencée par plusieurs éléments importants dont le niveau de la demeure familiale, le nombre de membres mâles de la famille présents dans la demeure familiale (donc en gros à la cour de votre personnage), et un multiplicateur dépendant de la technologie « Pratiques commerciales » dont je finirai par parler un jour plus en détail. Probablement.
Deux astuces pour augmenter cette limite ou la dépasser sans problèmes : d’abord, pour l’augmenter, il semble qu’il soit utile d’avoir pleins d’enfants. En réalité, l’important n’est pas tant d’avoir plein d’enfants que de les marier dans tous les sens pour qu’ils fassent eux-même des enfants, et une fois ces enfants devenus adultes, les convoquer à votre cour pour augmenter durant quelques temps la limite. Si vous avez de la chance, en laissant passer quelques générations, vous pourrez vous retrouver avec une dizaine ou plus de candidats potentiels au rapatriement, ce qui permettrai d’augmenter la limite de moitié. Ensuite, l’autre astuce est de tout simplement se battre pour obtenir des comptoirs. Soit avec les autres familles (si vous n’êtes pas la famille dirigeante) soit avec les autres républiques du jeu qui auront aussi des comptoirs. Dans cet exemple, la famille Caetani a pendant un siècle massacré des Vénitiens pour obtenir des comptoirs, et elle se retrouve avec une limite dépassée de 6.

Mais pourquoi donc s’embêter avec ces comptoirs, au final ? Eh bien tout simplement parce que ces comptoirs sont la source de revenus la plus absolument délirante du jeu. Dans chaque province maritime côtière, la famille qui possède le plus de comptoirs débouchant sur cette province obtient une sorte de contrôle maritime. Contrôler un grand nombre de provinces maritimes voisines permet d’étendre ce qui devient une zone marchande, et cette zone marchande permet à chaque comptoir qu’elle contient un bonus en fonction de sa taille. Avec une vingtaine de comptoirs, le bonus est de plus de 90%. Au final, avec cette vingtaine de comptoirs, la zone commerciale rapporte plus de 500 ducats annuellement. Ce qui pour un empire de la taille de la zone de jeu représente à peu près 1/6ème de l’ensemble des revenus. Simplement en construisant des comptoirs, et sans obligation de contrôler les provinces.
En somme, les comptoirs c’est très bien, mangez-en. Un problème doit cependant être évoqué, celui de la défense desdits comptoirs. Deux cas de figure possible : le premier est celui d’une guerre ouverte avec un seigneur qui assiège les comptoirs. Comme dit plus haut, la garnison des comptoirs peut aller de 100 à 500 hommes selon l’investissement que vous y avez fait. Le comptoir a peu de chances de résister, mais aussi peu de chances d’être détruit. Au final, il ne sera « que » pillé, et ne participera que peu du score de guerre. Le second est celui d’une querelle personnelle entre un chef de famille patricienne et le seigneur (direct ou indirect) d’une province où se trouve un comptoir. Ce dernier peut « monter la population contre la république » ce qui mène à un choix pour le joueur : essayer de corrompre le seigneur pour avoir une chance de conserver le comptoir (ne fonctionne pas si la relation est vraiment basse), ou laisser le comptoir être détruit.
En dehors de ces quelques soucis en cas de conflits, les comptoirs sont définitivement des machines à fabriquer de l’argent et de très bons investissements.

Voilà, c’est a priori tout ce qu’il y a à savoir pour se lancer dans une partie républicaine. Prochainement dans cette présentation du jeu qui va probablement ne plus durer très longtemps : les technologies 2.0, ça fait quoi de jouer un musulman, ça fait quoi de jouer un païen, et des trucs que je penserai à écrire sur le jeu en général.

Pour discuter de l’article, c’est ici : http://www.raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2197

6 septembre 2013

Tutorial pour Unity 3D (3)

Classé dans : Article, Informatique — Mots-clefs :, , — admin @ 19 h 43 min

Seconde partie du tutorial : http://raphp.fr/blog/?p=227

Démarrage de la partie

Nous avons la base du jeu, le menu et les cartes.

Cependant elles sont visibles dès le début du jeu. Hors nous ne devons afficher que le menu. Nous allons donc les masquer quand c’est inutile et ainsi gérer le fait de tourner la carte par codage. On ajoute dans la classe MyGUI 2 liens (2 membres publics) pour recevoir 2 objets de la scène :

public GameObject PlayerOne, PlayerTwo;

Le public permettra d’avoir 2 GameObject disponible dans l’Inspector qu’on peut affecter :

Ici on déplace l’objet 3D de la carte PlayerOne depuis « Hierarchy » vers le lien « Player One » du script et pareillement avec le 2è.

Maintenant notre script peut utiliser nos 2 objets.

Il est possible de chercher l’objet sans avoir du drag&drop :

Depuis les boutons à droite :

On affiche la liste des objets disponibles :

Avec un filtre de recherche, cela peut faire gagner du temps si on a une « hierarchy » remplie d’objets.

Avant de continuer je vais vous conseiller de « Tager » vos objets.

Vous comprendrez pourquoi dans le prochain chapitre.

Pour ajouter un tag :

Ou depuis le menu « Edit -> Projects Settings -> Tags »

Ajouter ensuite les 2 tags suivants :

Ensuite on sélectionne la carte 1 et on lui affecte le bon tag :

Pareillement avec la deuxième.

Maintenant on va se concentrer sur le code presque jusqu’à la fin du tutoriel.

On retourne donc compléter la classe :

case MenuStep.Start:

PlayerOne.renderer.enabled = false;

PlayerTwo.renderer.enabled = false;

if( GUI.Button(new Rect(10f,MenuY += MenuHeight + MenuBlank,MenuWidth,MenuHeight), « Démarrer une partie ») )

{

mMenuStep = MenuStep.InGame;

}

Si on lance le jeu, nous avons donc notre menu sans nos cartes.

Le Renderer constitue le « rendu » de l’objet. En fait c’est l’état de sortie visible de notre objet, il suffit de le désactiver pour que le moteur 3D ne l’affiche plus.

Remarque :

Si on ajoute dans le MenuStep.Start :

if( GUI.Button(new Rect(10f,MenuY += MenuHeight + MenuBlank,MenuWidth,MenuHeight), « Démarrer une partie ») )

{

mMenuStep = MenuStep.InGame;

PlayerOne.renderer.enabled = true;

PlayerTwo.renderer.enabled = true;

}

Nous pourrions afficher nos cartes une fois le menu « Démarrer » cliqué. Mais nous n’allons pas le gérer dans OnGUI() donc on le garde de côté.

Avant cela, on ajoute de nouveau une gestion d’étape dans le jeu:

public class MyGUI : MonoBehaviour {

public enum MenuStep

{

Start,

VideoSettings,

InGame,

MenuInGame,

Player1Win,

Player2Win

}

public enum GameStep

{

PlayerOneBeforeTurn,

PlayerOneTurning,

PlayerOneAfterTurn,

PlayerTwoBeforeTurn,

PlayerTwoTurning,

PlayerTwoAfterTurn

}

protected MenuStep mMenuStep = MenuStep.Start;

protected GameStep mGameStep = GameStep. PlayerOneBeforeTurn;

[…]

On complète de nouveau notre start :

if( GUI.Button(new Rect(10f,MenuY += MenuHeight + MenuBlank,MenuWidth,MenuHeight), « Démarrer une partie ») )

{

mMenuStep = MenuStep.InGame;

mGameStep = GameStep. PlayerOneBeforeTurn;

PlayerOne.transform.rotation = Quaternion.Euler(0,0,0);

PlayerTwo.transform.rotation = Quaternion.Euler(0,0,0);

}

Attention, ici ce ne sont pas des angles en ° car c’est un Quaternion, nous devons indiquer ici la position par rapport au « monde », donc l’état d’origine de la carte était bien 0.

Je le montre juste pour exemple, personnellement je préfère utiliser la fonction Rotate qui permet de faire la rotation de l’angle voulu.

Nous aurions pu écrire :

PlayerOne.transform.Rotate(new Vector3(0,180,0));

PlayerTwo.transform.Rotate(new Vector3(0,180,0));

Alors attention, n’oubliez pas que nous somme dans la fonction OnGUI !

Celle-ci s’exécute en boucle à chaque frame du jeu !

Donc si on fait un code de ce genre :

void OnGUI()

{

PlayerOne.transform.Rotate(new Vector3(0,1,0));

}

La carte tourne à l’infini.

Il existe également plusieurs méthodes, celle-ci sert à modifier l’objet sous tous les angles.

Mais dans notre cas nous n’avions besoin que du y, et ainsi écrire :

.Rotate(Vector3.up * 180);

Nous pouvons aussi gérer le temps écoulé entre les frames (pratique si ça ram) Ce qui n’est pas utile dans notre cas mais si vous souhaiter tourner un objet indéfiniment :

.Rotate(Vector3.right * Time.deltaTime);

Notre jeu démarre à présent proprement.

Création de l’interface du jeu

Maintenant nos joueurs doivent pouvoir donner leurs cartes !

Il y a plusieurs méthodes.

J’aime bien l’idée de cliquer sur chacune des cartes pour les révéler une par une, un peu comme dans la vrai vie ou l’autre joueur peut faire durer le suspens.

Mais on fera également un bouton pour retourner les deux d’un coup plus tard.

De plus, la première méthode est aussi une bonne solution pour apprendre à cliquer sur un objet visible sans tester sa position.

Nous avons juste besoin des tags indiqués précédemment sur nos objets pour distinguer notre clique sur l’objet. Il y a plusieurs solutions, je l’admets, mais on fait simple.

void OnClick(int playerturn)

{

if (Input.GetMouseButtonDown(0))

{

Ray ray = Camera.main.ScreenPointToRay(Input.mousePosition);

RaycastHit hit;

if(Physics.Raycast(ray, out hit, 10f))

{

switch( hit.collider.gameObject.tag )

{

case « PlayerOneCard »:

if( playerturn==1 )

mGameStep = GameStep.PlayerOneTurning;

break;

case « PlayerTwoCard »:

if( playerturn==2 )

mGameStep = GameStep.PlayerTwoTurning;

break;

}

}else{

}

}

}

Donc ScreenPointToRay permet de lancer un « rayon » où on clique avec le mousePosition.

Ensuite on se sert du Physics.Raycast pour vérifier ce que l’on croise en objet « physique », cela ne marche pas si l’objet n’est pas considéré comme « solide ».

On a en 3ème paramètre la distance de colision, ici 10 c’est bien plus loin qu’il n’en faut vu que nos cartes ne sont même pas à 1 de distance de la camera.

Donc on détecte le clique sur la carte 1 ou 2 et on modifie l’état du jeu pour lancer la découverte de la carte.

On ajoute le membre suivant pour garder quelques secondes à l’écran le résultat des 2 cartes retournées.

protected float mSeconds = 0;

On utilisera enfin la méthode Update. Je rappelle que OnGUI est fait pour l’interface alors que Update gère les objets, soit c’est plus fluide, soit le traitement est mieux réalisé.

void Update () {

switch( mMenuStep )

{

case MenuStep.InGame:

PlayerOne.renderer.enabled = true;

PlayerTwo.renderer.enabled = true;

switch( mGameStep )

{

case GameStep.PlayerOneBeforeTurn:

OnClick(1);

break;

case GameStep.PlayerOneTurning:

PlayerOne.transform.Rotate(Vector3.up * 5);

if(  Mathf.Round(PlayerOne.transform.rotation.eulerAngles.y) == 180 )

mGameStep = GameStep.PlayerOneAfterTurn;

break;

case GameStep.PlayerOneAfterTurn:

mGameStep = GameStep.PlayerTwoBeforeTurn;

break;

case GameStep.PlayerTwoBeforeTurn:

OnClick(2);

break;

case GameStep.PlayerTwoTurning:

PlayerTwo.transform.Rotate(Vector3.up * 5);

if(  Mathf.Round(PlayerTwo.transform.rotation.eulerAngles.y) == 180 )

{

mGameStep = GameStep.PlayerTwoAfterTurn;

mSeconds = 0;

}

break;

case GameStep.PlayerTwoAfterTurn:

// Resultat

//

mSeconds += Time.deltaTime;

if( mSeconds > 1 )

{

mSeconds = 0 ;

mGameStep = GameStep.PlayerOneBeforeTurn;

PlayerOne.transform.rotation = Quaternion.Euler(0,0,0);

PlayerTwo.transform.rotation = Quaternion.Euler(0,0,0);

}

break;

}

break;

}

}

Nous avons donc nos cartes qui se tournent après un clic dessus.

Lors du prochain chapitre nous étudierons le noyau du jeu, c’est-à-dire la vraie distribution de carte et le résultat de victoire entre les 2 cartes. Faut admettre que le noyau du jeu n’est que du c# pur et dur.

C’est pourquoi on va d’abord préparer un système de paquet de cartes qui nous permet de manipuler un peu Unity3D.

On se contentera de donner automatiquement les 2 cartes au joueur 1 sans encore tester le résultat de victoire.

Il nous faut déjà une liste pour contenir tous les objets 3D. Important, car on souhaitera les effacer donc on doit mémoriser tous les objets quelque part.

Remarque : Techniquement, il est possible de retrouver un objet par son nom.

Nous avons donc pour le joueur 1 et 2, une pile de cartes de départ et une 2ème pour celles qu’on gagne.

ArrayList Player1_3DCardsWin, Player1_3DCardsPack;

ArrayList Player2_3DCardsWin, Player2_3DCardsPack;

On instancie nos listes :

void Start () {

Debug.Log(« MyGUI – Start »);

Player1_3DCardsWin = new ArrayList();

Player2_3DCardsWin = new ArrayList();

Player1_3DCardsPack = new ArrayList();

Player2_3DCardsPack = new ArrayList();

}

Dans la fonction de résultat on modifie le code suivant :

if( mSeconds > 1 )

{

mSeconds = 0 ;

Add3DCard(PlayerOne, ref Player1_3DCardsWin, -0.3f, « PlayerOne_Win » + Player1_3DCardsWin.Count, « PlayerOneWin »);

Add3DCard(PlayerOne, ref Player1_3DCardsWin, -0.3f, « PlayerOne_Win » + Player1_3DCardsWin.Count, « PlayerOneWin »);

mGameStep = GameStep.PlayerOneBeforeTurn;

PlayerOne.transform.rotation = new Quaternion(0,0,0,0);

PlayerTwo.transform.rotation = new Quaternion(0,0,0,0);

}

On va donc faire en sorte de tourner la carte tant qu’elle n’est pas complètement retournée à 180° donc face visible à la caméra.

Et aussi dire au jeu lorsque les 2 cartes sont révélées que le joueur 1 gagne les 2 cartes dans sa pile de victoire.

La méthode pour gérer la création d’un objet 3D en live :

void Add3DCard(GameObject original, ref ArrayList list, float posx, string name, string tag = «  »)

{

GameObject newcard = (GameObject) Instantiate(original);

if( !string.IsNullOrEmpty(tag ))

newcard.tag = tag;

newcard.name = name;

newcard.renderer.enabled = true;

newcard.transform.position = new Vector3(original.transform.position.x + posx,-0.5f +(float)(0.002* list.Count),original.transform.position.z);

newcard.transform.Rotate(new Vector3(90,0,0));

list.Add(newcard);

}

Avec l’instantiate on crée un GameObject avec l’aide d’un objet prédéfini, il est possible d’utiliser une ressource mais dans notre cas on fera une copie d’un objet déjà présent dans la scène.

Comme elles seront retournés, on se moque de la face visible qui correspond ou non.

On la déplace vers le bas de l’écran et on la tourne pour faire une belle pile face caché.

On utilise le nombre de cartes déjà présentes pour calculer la position en y pour simuler une pile qui s’agrandit.

Maintenant quand on retourne les deux cartes, le joueur 1 gagne les deux cartes dans sa pile.

Et tout cela sans utiliser l’interface graphique d’Unity3D.

Je lui donne un nouveau TAG, car sinon un clique sur la pile des victoires fera le même code que la carte principale et retournera la carte. Il prend donc par défaut le tag de l’objet copié, ce qu’il est important de noter.

Je lui donne un nom différent pour le retrouver plus facilement sur la scène, ou si je recherche par nom un objet.

Remarque : quand on lance la lecture du jeu, lorsque l’on crée un objet, on le retrouve dans l’onglet « Hierarchy » ainsi que la scène. Mais ils disparaissent une fois la lecture terminée.

J’ai également crée les deux méthodes suivantes pour me permettre d’effacer les cartes 3D que l’on utilisera plus tard :

void Remove3DCard(ref ArrayList list)

{

if( list != null )

{

if( list.Count>= 1 )

{

Destroy((GameObject)list[list.Count-1]);

list.RemoveAt(list.Count-1);

}

}

}

void RemoveAll3DCards(ref ArrayList list)

{

for(int i = 0; i < list.Count; i++ )

{

GameObject go = (GameObject)list[i];

Destroy(go);

}

list.Clear();

}

Il suffit d’avoir l’objet et d’utiliser Destroy. Tout simplement.

Pour discuter de l’article, c’est ici : http://raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2339

2 septembre 2013

Le néo-libéralisme existe t-il ?

Classé dans : Article — admin @ 14 h 15 min

Introduction

La critique du néolibéralisme est aujourd’hui un lieu commun : la droite condamne ses « excès » (« l’ultralibéralisme »), la gauche, même modérée, le rejette. En dehors du discours politicien, le terme est repris un peu partout comme objet d’analyse : en science politique, dans les médias, et même sur ce site [1] ; sans que soit, souvent, prise la peine de le définir. Souvent, le terme est péjoratif : il serait l’équivalent d’un « fondamentalisme de marché », voir un « extrémisme du libre-échange », en tous les cas une version radicale du libéralisme bien éloignée des théories d’Adam Smith ou de Locke. Ce « néo-libéralisme », dit-on souvent, serait né dans la société du Mont Pèlerin, une organisation de libéraux assez discrets, et, porté notamment par Friedrich Hayek et Milton Friedman, serait devenue l’idéologie dominante chez les dirigeants occidentaux dans les années 80, les politiques de Margaret Thatcher et Ronald Reagan en étant une bonne illustration. L’utilisation du terme semble donc faire consensus… Mais se heurte à deux obstacles : en premier lieu, les libéraux eux-mêmes le rejettent, au point que Pascal Salin, un libéral de premier plan en France et ancien président de la Société du Mont Pèlerin, en est venu à rédiger un article signifiant que non, « le néolibéralisme ça n’existe pas ! » [2] . On pourrait supposer qu’il s’agisse là d’une réticence des libéraux contemporains à revendiquer pareille appellation, tant elle est critiquée. D’autant qu’on peut dénier faire partie de quelque chose, et y appartenir malgré tout. Toutefois, un second problème existe : la signification de « néolibéralisme » fluctue au fil des décennies, le terme étant tantôt employé pour désigner un ultra-libéralisme sans bornes, ou au contraire une version « modérée » ou « raisonnable » du libéralisme traditionnel. Ainsi, en 1963, et jusqu’à la fin des années 70, John Kenneth Galbraith, un keynésien de gauche, pouvait être présenté comme un « néolibéral » en France, c’est à dire ainsi :

« Être libéral à la manière de Galbraith, ce n’est pas accepter béatement le mythe de la libre concurrence ou le « laisser-faire, laissez-passer » de l’administration Eisenhower, c’est oser reconnaître ces vérités qui ne sont probablement pas évidentes pour tous : même aux États-Unis, la planification s’impose ; un gouvernement digne de ce nom doit avoir le courage de bloquer à temps le prix de l’acier ou la hausse de la bourse ; un pays libre devrait accepter des impôts élevés » [3].

Curieuse définition qui ressemble fort peu à celle que l’on accepte aujourd’hui communément pour le « néolibéralisme » !

Le néolibéralisme n’existe-t-il pas pour autant ? On peut en douter : il existe pléthore de textes plus anciens et d’auteurs se réclamants d’un néolibéralisme. Ne s’agirait-il pas, sur un autre plan, que d’une querelle de mots ? Pas nécessairement : la distinction entre un « néolibéralisme » voir un « ultralibéralisme » prétendument extrême et un « libéralisme » modéré permet de dédouaner ce dernier. Il suffirait alors de revenir à cette forme plus raisonnable pour retrouver une économie fonctionnelle… Dès lors, la moindre règlementation, la moindre intervention de l’État peut être présentée comme un pas dans la bonne direction, pour s’éloigner de ce « néo-libéralisme » ultra qui ressemble ainsi décrit fortement à un anarcho-capitalisme. Par conséquent, il peut être utile d’y voir plus clair : existe-t-il un néolibéralisme ? Les politiques contemporaines sont-elles néolibérales, c’est-à-dire une version différente et radicale du libéralisme, ou autre chose encore ?

Avant de commencer, soulignons les limites de notre approche : le libéralisme n’est pas qu’une théorie économique, pas plus qu’une théorie économique et une théorie politique que l’on pourrait séparer. Il forme un tout [4], fait d’une vision politique, d’une vision économique et même d’une vision morale [5] dont la dissociation risque toujours de faire perdre de vue certains aspects lorsque l’on étudie [6].

I) Les années 1930 et le Colloque Lippmann : l’émergence d’un néolibéralisme

Au cours du 19ème siècle et pour une part du 20ème, une conception radicale du libéralisme économique dominait : le laissez-faire, que ses adversaires désigneront ultérieurement comme le « libéralisme manchesterien ». La crise des années 30 le détrône de sa position. La catastrophe économique fait tenir le libéralisme pour responsable, et provoque son rejet par les élites politiques et les populations : les pays occidentaux se laissent séduire par le planisme, le socialisme, voir l’autoritarisme.  Le libéralisme dans son ensemble, au-delà de sa seule dimension économique, paraît menacé. Face à cette débâcle, des penseurs libéraux cherchent à restaurer le crédit de leur idéologie, quitte à la rénover. L’époque est propice à la rénovation : dans ces années 30 prolifèrent toutes sortes de nouvelles théories politiques : néocapitalisme, néo-socialisme, néo-corporatisme… C’est ainsi que naît l’idée de construire un néo-libéralisme. Pour organiser cette réflexion, qui est jusque-là le fait d’auteurs épars, un libéral français, Louis Rougier [7], décide d’organiser un colloque qui deviendra fondateur, à l’occasion de la visite d’un auteur américain à Paris : le Colloque Walter Lippmann.

L’ambition réelle, plus que de présenter le dernier livre de Lippmann, est de débattre de cette refondation : sont invités en conséquence des libéraux de tous les horizons et de diverses opinions : intellectuels, patrons ou hauts fonctionnaires, de France, du Royaume-Uni ou d’Autriche ; qui pour l’essentiel deviendront des grands noms du libéralisme : Friedrich Hayek, Jacques Rueff, Wilhelm Röpke, Raymond Aron…

II) Les néolibéraux, des réformateurs modérés et interventionnistes

Au cours du colloque, deux groupes se distinguent, sans être eux-mêmes parfaitement homogènes : « d’un côté, ceux pour qui le néolibéralisme est foncièrement différent, dans son esprit et son programme, du libéralisme traditionnel, et, de l’autre, le « vieux libéralisme » qu’incarnent les ténors de l’école autrichienne comme Friedrich Hayek et Ludwig Von Mises. » [8]

Dans ce premier groupe, on distingue deux principaux sous-groupes : les libéraux français, et les libéraux allemands. Les deux, malgré quelques nuances, revendiqueront la création d’un nouveau libéralisme et formeront deux écoles distinctes : le néolibéralisme français  et l’ordolibéralisme allemand. Ils tiennent le libéralisme « dogmatique » du 19ème siècle, le « laissez-faire », pour responsable de la crise et de sa propre déchéance. Ils estiment qu’il est à la fois nécessaire de revenir aux premiers auteurs libéraux tout comme de les adapter.

Jacques Rueff résumait ainsi leurs différences :

« Pour les libéraux d’ancienne observance, la liberté est, pour l’homme, l’état de nature. « L’homme est né libre, et, partout, il est dans les fers », s’indignait Rousseau, il y a déjà deux siècles. Si l’on veut rendre à l’homme la liberté perdue, il faut ne rien faire, mais seulement défaire les entraves qui l’en ont privé.

Pour le néolibéral, au contraire, la liberté est le fruit, lentement obtenu et toujours menacé, d’une évolution institutionnelle, fondée sur des millénaires d’expériences douloureuses et d’interventions religieuses et morales, politiques et sociales. À l’opposé de Rousseau, il pense que la grande majorité des hommes est née dans les fers, dont le progrès des institutions peut seul la sortir et ne l’a encore que très partiellement sortie.

Libéraux et néolibéraux ont une foi égale dans les bienfaits de la liberté. Mais les premiers l’attendent d’une génération spontanée, qu’il faut seulement ne pas compromettre, alors que les seconds veulent la faire éclore, croître et se développer, en la rendant acceptable et en écartant d’elle les entreprises qui tendent constamment à l’annihiler » [9]

Les néolibéraux (qui désignent ici les deux courants rénovateurs, français et allemands), prenant acte de la crise de 1929, reviennent sur certains fondamentaux du libéralisme économique. En premier lieu, le caractère naturel de la liberté et du marché : les deux ne sont pas spontanés, mais issus des sociétés humaines. Laissés à eux-mêmes, comme au temps du laissez-faire, leurs rouages se grippent – les ordolibéraux, en particulier, y voient la source de l’émergence de concentrations privées oligo- ou monopolistiques, très présentes en Allemagne. Pour ces néolibéraux, toujours, c’est le marché libre qui est à même d’assurer l’allocation optimum des richesses, mais il ne se suffit pas à lui-même : pour qu’il reste libre et efficace, ou même simplement fonctionnel, il faut une intervention de l’État, qui fixe un cadre juridique dans lequel le marché peut prendre place, et qui sache briser les concentrations. [10] En somme, l’État intervient essentiellement pour fluidifier le fonctionnement du marché – un comportement que Louis Rougier, et d’autres après lui, comparent à un code de la route. [11] Ce modèle néolibéral là apparaît donc déjà passablement plus modéré que le libéralisme contemporain d’un Salin ou d’un Rothbard. Mais il ne s’arrête pas là : alors que dans l’esprit des premiers libéraux, tel Adam Smith, l’État était légitimé pour un interventionnisme minimum face à des situations que le marché ne pouvait gérer [12], les néolibéraux des années 30 et 40 peuvent défendre des services publics d’État, la nationalisation de monopoles économiques naturels [13], voir même des services sociaux  [14] ou, lorsque cela est requis, la restriction de la liberté économique ! [15] Leur influence ne fut pas mince : ainsi, ce sont eux qui mettront en place l’économie sociale de marché en Allemagne après la Seconde Guerre Mondiale, qui, toute libérale qu’elle fut, n’en était pas moins dénuée de services sociaux. Jacques Rueff fut un des principaux conseillers économiques du Général De Gaulle. [16] Plus proche de nous, la construction européenne repose sur ces deux écoles idéologiques, essentiellement l’ordo-libéralisme allemand, le néolibéralisme français ne s’étant jamais autant structuré que son cousin germanique.

III) Les paléo-libéraux et libéraux classiques : halte à l’État !

Mais à côté de ce néolibéralisme réformiste, interventionniste et social, s’en tient un autre. Ces « nostalgiques du laissez-faire » [17] voient d’un mauvais œil les penchants interventionnistes des néolibéraux, qu’ils décriront quelques années plus tard comme aussi potentiellement totalitaires que l’État providence ou le collectivisme [18]. Ceux-là, en retour, ne les apprécient guère non plus : des différents noms d’oiseaux (« pré-keynésiens ») que les uns et les autres se lancent lors du colloque, le grand représentant d’alors de l’école autrichienne, Ludwig Von Mises, finira par en retenir un, celui de « paléo-libéral », pour s’autodésigner. Si, dans un premier temps, ces libéraux-là se plient à l’air du temps et fustigent le « libéralisme vulgaire » qui les a précédés, ils ne sont pas pour autant en faveur d’un renouveau du libéralisme. En vérité, ce n’est à leurs yeux pas la trop grande liberté du marché, mais la trop grande intervention de l’État, qui mène à la crise économique. [19]Rapidement, ils s’orientèrent vers un autre chemin de rénovation du libéralisme : la redécouverte de leurs prédécesseurs les plus radicaux, tels que Bastiat ou Hume d’abord [20], et plus généralement les libéraux du 19ème siècle ensuite. [21] Regroupés dans « l’école autrichienne », autour d’Hayek et de Von Mises, et se ralliant ensuite « l’école de Chicago », représentée par Milton Friedman, ces libéraux se refusent aux concessions : haro sur l’État, sur la dépense publique, sur les prestations sociales. Friedman et Hayek tolèrent bien un « impôt négatif », mais il n’a vocation qu’à être temporaire, le temps de remettre l’économie socialisée sur les rails du libre-marché. Contrairement à leurs collègues néolibéraux, ils n’ont donc pas l’intention de faire intervenir l’État, mais celle de le « ramener à de justes proportions » [22]. Et contrairement à eux, ils refusent et dénoncent même l’étiquette de « néolibéralisme », se présentant personnellement comme des défenseurs du « classical liberalism » par opposition au « liberals » que sont les démocrates américains. Leur point de vue n’a en effet pas grand-chose de « néo » : même s’ils peuvent tenir compte des réflexions récentes, d’auteurs nouveaux et des apports de l’économie néo-classique, tout cela ne constitue pas à leurs yeux une rupture avec le libéralisme historique. Les qualifier de néolibéraux peut alors – à juste titre – être considéré comme abusif, tout comme il l’est d’en faire des « ultralibéraux » ou quelque nouvelle version extrémiste d’une idéologie normalement modérée. Le « libéralisme classique » d’Hayek, de Mises ou de Friedman n’est – et ils ne revendiquent pas être autre chose – qu’une réactualisation du libéralisme du 19ème siècle. Le néolibéralisme en est en revanche une refondation, et justifie, défend et réclame son appellation.

L’influence de ces deux idéologies fut significative. Le néolibéralisme imprima sa marque sur les politiques occidentales dès peu après sa fondation – la politique d’Edouard Daladier en France avant-guerre, de Ludwig Erhard en Allemagne après-guerre, de Valéry Giscard d’Estaing à partir de 1976, de la construction européenne… Si bien que nos systèmes politiques et sociaux reposent en partie sur des réformes néolibérales. Le « libéralisme classique » ne resta pas inactif non plus [23] : il se réorganisa, notamment au sein de la Société du Mont-Pèlerin, puis gagna en influence au sein du personnel politique et économique – par exemple la haute-administration française [24], avant de s’imposer par rapport au néolibéralisme [25].

Conclusion

Le néolibéralisme a bel et bien existé. Il est aujourd’hui minoritaire, voir, si n’était sa variante allemande, inexistant. C’est le « libéralisme classique » qui a triomphé et pris sa place, inspiré les réformes politiques des années 80 et fondé le consensus de Washington qui a mené à la crise de 2008. Le premier était une variante modérée du libéralisme, né dans les années 1930, favorable à des règlementations et des mesures sociales. Le second est difficilement qualifiable d’ « ultra », et moins encore de « néo » : il nous vient tout droit du 19ème siècle.

Il est alors compliqué de considérer le système économique en vigueur aujourd’hui comme une perversion du libéralisme qui aurait prévalu jusqu’aux années 80. On peut, bien sûr, avoir d’autres approches : par exemple, estimer que le libéralisme du 19ème siècle était déjà une version exagérée et ultra du libéralisme « originel » (ce qui fut le propos des néolibéraux), ou que le libéralisme contemporain contient une dimension nouvelle, puisqu’il serait à la fois libéral et libertaire (c’est le propos d’entre autres Jean-Claude Michéa et Michel Clouscard). Mais en tous les cas, l’étiquette de « néolibéralisme » semble inadaptée pour caractériser les politiques menées depuis 30 ans. Plus : il est peu crédible de dénoncer les mesures qui ont menés à la crise de 2008 comme une simple dérive d’un libéralisme classique raisonnable et vertueux qui aurait eu court dans les trois décennies précédentes.

Annexes : Bibliographie

AUDIER Serge, Néolibéralisme(s). Une archéologie intellectuelle, Paris, Grasset, 2012, 630p.

BILGER François, « La pensée néolibérale française et l’ordolibéralisme allemand » in Patricia Commun (dir.), Contributions du Colloque du 8 et 9 décembre 2000, L’ordolibéralisme allemand. Aux sources de l’économie sociale de marché, Travaux et documents du CIRAC, 2003

BILGER François, L’école de Fribourg, l’ordolibéralisme et l’économie sociale de marché, 2005, Texte en ligne : http://www.blogbilger.com/esm/ecoledefribourg.pdf

BILGER François et PALUSSIERE M., Les doctrines économiques actuelles : le néolibéralisme, 1969, Texte en ligne : http://www.blogbilger.com/esm/leneoliberalisme2.pdf

BONELLI Laurent et PELLETIER Willy (dir)., L’État démantelé, Enquête sur une révolution silencieuse, Paris, La découverte, 2010, 324p.

BURGI Noëlle, « La construction de l’État social minimal en Europe », Politique européenne, 2009/1, n°27, pp. 201-232

CABANNES Michel, La trajectoire néolibérale. Histoire d’un dérèglement sans fin, Paris, Le Bord de l’eau, 2013, 179p.

DARDOT Pierre et LAVAL Christian, « La nature du néolibéralisme : un enjeu théorique et politique pour la gauche », Mouvements, 2007/2 n° 50, p. 108-117.

DENORD François, « Aux origines du néo-libéralisme en France, Louis Rougier et le Colloque Walter Lippmann de 1938 »,Le Mouvement Social, 2001/2 no 195, p. 9-34.

DENORD François, Néo-libéralisme version française. Histoire d’une idéologie politique, Paris, Demopolis, 2007, 380p.

DENORD François, « Néolibéralisme et « économie sociale de marché » : les origines intellectuelles de la politique européenne de la concurrence (1930-1950) », Histoire, économie & société, 2008/1 27ème année, pp. 23-33

DENORD François, « Le prophète, le pèlerin et le missionnaire », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 145, décembre 2002, La circulation internationale des idées, pp. 9-20

JOBERT Bruno (dir.), Le tournant néo-libéral en Europe. Idées et recettes dans les pratiques gouvernementales, Paris, L’Harmattan, 1994, 328 p.

JOBERT Bruno, « La fin de l’État tutélaire », Cahiers de recherche sociologique, n°24, 1995, pp. 107-126.

MERRIEN François-Xavier, « La Nouvelle gestion publique, un concept mythique », Lien social et Politiques, n°41, 1999, pp. 95-103

MICHEA Jean-Claude, L’Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale. Paris, Flammarion, 2010, 205p.

Deux mots sur la bibliographie

Un ouvrage se révéla crucial au cours de cette recherche : celui de Serge Audier, Néolibéralisme(s), une archéologie intellectuelle. Il ne se contente pas de fourmiller de détails sur son sujet d’études, mais reprend aussi, de façon critique, les autres études du libéralisme contemporain : le courant bourdieusien (François Denord, Serge Halimi…), le courant foucaldien (Pierre Dardot, Christian Laval…), le courant « anti-68 » (Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard, Régis Debray…). Il contient toutefois deux limites : la première, c’est qu’il s’agit en partie d’un ouvrage militant, de la part d’un « libéral de gauche ». La critique, initialement constructive lorsqu’elle se trouve dans l’introduction, dégénère rapidement en une tentation d’enfoncer ses adversaires, auxquels il n’avoue qu’à demi-mot un intérêt. Régulièrement, les mêmes textes et les mêmes auteurs sont rappelés à leurs fautes, d’une façon fort peu scientifique. A propos des mêmes erreurs. D’un bout à l’autre du livre. Passé la 500ème page, l’acharnement de l’auteur à marteler les mêmes attaques se fait pénible ou comique, d’autant que l’agressivité dont il fait preuve est loin d’être toujours justifiée, puisque certaines de ses propres critiques sont tout autant contestables. L’autre faiblesse, plus gênante, du livre, est qu’il ne quitte jamais la perspective du détail : il s’intéresse à chaque auteur libéral, liste leurs propres positions et soutient ces affirmations avec force références (parfois jusqu’au comique, lorsqu’il défend que « X était ami avec Y, ce qui prouve bien qu’il était modéré ! ») ; et ne donne donc jamais de vision d’ensemble. Si l’on sait ce qui sépare chaque auteur, il devient difficile de savoir ce qui les rassemble, ni même ce qui fonde chaque courant. Cette approche à toutefois l’intérêt de déconstruire l’image d’un « néolibéralisme » unifié et cohérent entre ses différents penseurs depuis sa fondation.

Références et notes de bas de page

[1] http://raphp.fr/blog/?p=34 , « Le tournant néo-libéral en France »

[2] SALIN Pascal, « Le néolibéralisme ça n’existe pas ! », Le Figaro, 6 février 2002

[3]Quatrième de couverture de J.K. Galbraith, L’Heure des libéraux, trad. J-L. Crémieux-Brilhac, Paris, Calmann-Lévy, 1963

[4] C’est le propos de Jean-Claude Michéa dans L’Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale. Paris, Flammarion, 2010, 205p.

[5]Dans la première version de son « Statement of Aims »,  les fondateurs libéraux de la Société du Mont Pèlerin écrivaient ainsi : « Any free society presupposes, in particular, a widely accepted moral code. The principles of this moral code should govern collective no less than private action», Draft Statement of Aims, Société du Mont Pèlerin, 7 avril 1947.

[6] « Le libéralisme c’est d’abord une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie » Jacques de Guenin, Savez-vous vraiment ce qu’est le libéralisme ?, 2002

[7]Libéral « rénovateur », Louis Rougier disposait d’une certaine influence en France avant-guerre. Ses accointances avec le régime de Vichy lui feront perdre ce prestige après la Libération, et il sombrera dans un relatif oubli. Son rôle n’en demeure pas moins central dans la formation du néolibéralisme.

[8] DENORD François, « Les rénovateurs du libéralisme » in BONELLI Laurent et PELLETIER Willy (dir.), L’État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse, Paris, La Découverte, 2010, p. 36

[9] RUEFF Jacques, Combats pour l’ordre financier : Mémoires et documents pour servir à l’histoire du dernier demi-siècle, Paris, Plon, 1972, p. 29. 

[10] « Entre ne rien faire et administrer tout, l’État libéral prend le parti de tout surveiller en disant le droit, en faisant respecter par tous la loi égale pour tous. Il ne prétend pas se substituer au jeu régulateur de l’équilibre économique, mais il vise à dégripper, au nom de l’intérêt collectif, les facteurs naturels de l’équilibre. […] En résumé, le libéralisme constructeur admet l’ingérence juridique de l’État pour protéger la libre compétition qui seule permet de sélectionner les valeurs […]. » Louis Rougier, cité par STEINER Yves in  « Louis Rougier et la Mont Pèlerin Society : une contribution en demi-teinte », Cahiers d’épistémologie du département de philosophie, Université du Québec, n°2005-10, p. 38-39.

[11] « Être [néo-]libéral, ce n’est pas comme le manchestérien, laisser les voitures circuler dans tous les sens, suivant leur bon plaisir, d’où résulteraient des encombrements et des accidents incessants ; ce n’est pas, comme le planiste, fixer à chaque voiture son heure de sortie et son itinéraire ; c’est imposer un Code de la route, tout en admettant qu’il n’est pas forcément le même au temps des transports accéléré qu’au temps des diligences. » ROUGIER Louis in « Travaux du Centre international d’études pour la rénovation du libéralisme », Le Colloque Lippmann, Paris, Librairie de Médicis, 1939, page 16.

[12]« Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n’a que trois devoirs à remplir ; trois devoirs, à la vérité, d’une haute importance, mais clairs, simples et à la portée d’une intelligence ordinaire. (…) –Et le troisième, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n’en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu’à l’égard d’une grande société ce profit fasse beaucoup plus que rembourser les dépenses. » SMITH Adam, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre 1, chapitre 9, 1776, traduit par G. Garnier, revue par A. Blanqui (1881)

[13] « Dans les années 1940, Röpke va très loin dans la reconnaissance de la légitimité d’une intervention de l’État en matière économique, pour les cas où elle peut être perçue comme légitime. Si, pour les services publics – chemins de fer, postes, tramways, services de l’eau, du gaz et de l’électricité, radio, etc. , personne ne niera a priori la nécessité, selon lui, que ces entreprises soient remises à l’État et aux associations publiques, une question plus délicate est celle de savoir si ce principe ne devrait pas s’appliquer aussi à tous les « monopoles naturels » et, au besoin, à la production de fer et d’acier, qui peut faire l’objet de « concentrations néfastes » AUDIER Serge, Néolibéralisme(s). Une archéologie intellectuelle, Paris, Grasset, 2012, page 441.

[14] « L’ « Agenda du libéralisme » de Walter Lippmann [adopté à l’issue du Colloque Lippmann] permet aussi de préciser certains des postulats du néo-libéralisme : le recours au mécanisme des prix comme principe organisateur de l’activité économique ;  la responsabilité juridique de l’État pour instaurer un cadre marchand ; la nécessité du libéralisme politique pour établir les lois ; la possibilité pour un régime libéral de poursuivre des fins sociales et de prélever dans ce but une partie de la richesse nationale par l’impôt. », DENORD François, Néo-libéralisme version française. Histoire d’une idéologie politique, Paris, Demopolis, 2007, page 122.

[15]« Pour [les ordolibéraux], la liberté n’est pas le bien suprême. Avec Kant, ils prônent la liberté dans le respect de la loi morale, autrement dit la seule liberté de bien faire et non la liberté absolue. Aussi n’hésitent-ils pas, quand le bon fonctionnement de l’économie de marché le requiert, à restreindre de diverses manières la liberté économique dans l’intérêt général. » BILGER François, « La pensée néolibérale française et l’ordolibéralisme allemand », in Patricia Commun (dir.), Contributions du Colloque du 8 et 9 décembre 2000, L’ordolibéralisme allemand. Aux sources de l’Economie sociale de marché, Travaux et documents du CIRAC, 2003, page 8.

[16] Il inspira fortement le Plan Pinay-Rueff de 1958 ainsi que le Plan Rueff-Armand de 1959.

[17] DENORD François, « Néo-libéralisme et « économie sociale de marché » : les origines intellectuelles de la politique européenne de la concurrence (1930-1950) », Histoire, économie & société, 2008/1 27e année, page 26

[18]« Ce que l’on sait, c’est qu’une économie sociale de marché n’est pas une économie de marché, qu’un État social de droit n’est pas un État de droit, qu’une conscience sociale n’est pas une conscience, que la justice sociale n’est pas la justice, et je crains aussi qu’une démocratie sociale ne soit pas la démocratie. », HAYEK Friedrich, intervention à Fribourg du 6 février 1979, cité par PIPER Nikolaus., « Die unheimliche Revolution », Die Zeit, 5 septembre, 1997

[19] Ainsi, disait Ludwig Von Mises, « Ce n’est pas le libre jeu des forces économiques, mais la politique antilibérale des gouvernements, qui a créé les conditions favorables à l’établissement des monopoles » cité dans : CIRL, Compte rendu des séances du Colloque Walter Lippmann, Paris, Éditions de Médicis, 1939, page 37

[20] « Hayek procède, au-delà de quelques concessions critiques, à une réhabilitation créative du libéralisme classique. » AUDIER Serge, op. cit., page 220

[21] « Alors que l’école ordo-libérale s’était construite contre les impasses du « laisser-faire » manchestérien, Friedman n’hésite pas à s’en réclamer, au nom d’une certaine « radicalité » libérale. » AUDIER Serge, op. cit., page 459

[22] Milton Friedman, « Tax cuts=smaller government », The Wall Street Journal Europe, 20 janvier 2003. Il estime ces “justes proportions” entre 10 et 15% du PIB.

[23] Voir sur ce même site : http://raphp.fr/blog/?p=34

[24]« Désireux d’acquérir une visibilité internationale dans une discipline scientifique très dominée par les États-Unis, rêvant sans doute d’un Nobel pour leur leader, les fonctionnaires-économistes de la mouvance d’E. Malinvaud, directeur de la DP puis de l’INSEE vont impulser une reconversion en profondeur de la formation à l’ENSAE et des études et recherches conduites par les institutions publiques d’économie. (…) D’où cette mobilisation par les économistes d’État français, en dépit de leur parfum d’ésotérisme, des thèmes de la « nouvelle économie » néo-libérale qui faisait déjà depuis plusieurs années les choux gras des étudiants de Sciences Po. », JOBERT Bruno et THERET Bruno, « France, la consécration républicaine du néo-libéralisme », in JOBERT Bruno (dir.), Le tournant néo-libéral en Europe, Idées et recettes dans les pratiques gouvernementales, Paris, L’Harmattan, page 26.

[25] « La convergence tient au fait qu’aussi bien en France qu’en Allemagne, les penseurs que nous avons évoqués ont beaucoup perdu de leur influence au profit de nouveaux maîtres, à savoir d’une part ceux de la vieille école autrichienne (L. von Mises et F. von Hayek) et d’autre part ceux des nouvelles écoles américaines (Milton Friedman, James M. Buchanan …). (…) On observe indiscutablement dans les deux pays une évolution parallèle d’un libéralisme à forte organisation économique et à orientation sociale marquée vers un libéralisme plus flexible et plus individualiste, voire même un ultra-libéralisme, et le passage commun d’une conception d’économie sociale de marché à une conception d’économie capitaliste de marché. Il y a une sorte d’inversion de l’évolution du XXè siècle, un retour en arrière vers le XIXè siècle, qui s’observe d’ailleurs également dans les réformes et les politiques économiques pratiquées. On peut dire, je crois, que, sur le plan des idées libérales, le XXIè siècle sera sûrement plus proche du XIXè que du XXè siècle et ceci tant en Allemagne qu’en France. » BILGER François, op cit., page 9.

Pour discuter de l’article, c’est ici : http://www.raphp.fr/fofo/viewtopic.php?f=2&t=2377

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